La Nature réserve souvent ses merveilles aux curieux qui prennent le temps de les découvrir.

Récemment, c’est une étrange structure végétale qui a attiré mon attention. Un véritable petit bijou! Il ressemblait un peu à ce petit coussin qu’employaient nos grands-mères pour y ranger épingles, aiguilles et dés à coudre. Mais que fait-il là, installé sur une tige d’églantier où l’on s’attend plutôt à trouver des feuilles, des bourgeons ou des fleurs? A y regarder de plus près, il ne s’y est pas posé mais c’est le « rosier des chiens » lui-même qui a produit cette petite touffe de poils verts. C’est une galle! La galle des rosiers, le bédégar.

Une galle est la réaction d’un végétal à la présence sous son épiderme d’une larve d’insecte. Dans le cas de l’églantier, il s’agit de la larve d’un insecte minuscule, le cynips du rosier (Diplolepis rosae). Au printemps, ce petit hyménoptère, une micro-guêpe pas plus grande que 4 à 5mm, dépose ses œufs sous la peau de la plante en la perçant à l’aide d’un petit aiguillon, appelé ovipositeur ou tarière. Lorsqu’ils éclosent, 3-4 semaines plus tard, les larves exsudent une substance engendrant une réaction d’auto-protection des tissus végétaux qui produisent un bédégar.

Au sein du bédégar, chaque larve est logée dans une cellule. Elle s’alimente de la sève glucosée et hautement nutritive de l’églantier jusqu’à la fin de l’été. Rassurez-vous! La faible quantité de sève consommée par les laves n’affecte en rien la parfaite évolution de la plante. Si elle a échappé aux prédateurs (oiseaux, insectes déposant leurs œufs dans les larves, …), la larve est prête à passer l’hiver, grassement gavée et bien à l’abri dans son pompon vert. Et quand revient le printemps, c’est une petite guêpe qui, à l’aide de ses fortes mandibules, s’extirpe de son logement. Elle emploiera sa courte vie, 2 à 3 semaines, à perpétuer l’espèce.
Autres noms populaires du bédégar : Eponge d’églantier, galle chevelue, galle moussue, barbe de Saint-Pierre
L’usage thérapeutique du bédégar date de l’Antiquité. Il était jadis employé comme vermifuge ou diurétique mais, plus tard, on s’en est servi exclusivement comme astringent.
Anecdote : Leproux (op. cit., 1954) rapporte une curieuse pratique charentaise pour se débarrasser des verrues. Les galles de l’arbuste symbolisant les excroissances cutanées, on introduit, dans une fente pratiquée à une branche d’églantier, une mèche de cheveux coupée le jour de l’Ascension. A mesure que la branche se flétrit, les verrues disparaissent …. [source ]
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