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Lors de l’une de mes nombreuses balades, je longeais un champ dont les plantes présentaient des feuilles d’une forme bien connue …. du cannabis. Si c’en était , je suppose que les autorités auraient certainement remarqué ce champ de quelques hectares et bordé d’une route. Ce ne pouvait donc être du cannabis mais probablement une espèce de chanvre cultivé.

jean-goovaerts-guide-nature-florennes- champCurieux, je me suis mis à fureter quelque peu pour en savoir plus sur cette culture que je rencontrais pour la première fois.

Mais quelles sont les différences entre ces 2 plantes?

En botanique, à l’état naturel, le cannabis est une plante dioïque (des pieds mâles et femelles séparés). Le chanvre cultivé notamment en Belgique est essentiellement monoïque (des fleurs mâles et femelles sur le même pied). L’ensemble des fleurs femelles se situe au sommet de la tige et ne possède pas de pétales. Juste en dessous, les fleurs mâles sont plus visibles et se composent de cinq sépales jaunes et cinq étamines. La graine est de forme ovale à sphérique et mesure 3 à 5 mm de long.

Le chanvre et le cannabis font donc partie du même genre Cannabis Sativa de la famille des Cannabacées. Mjean-goovaerts-guide-nature-florennes-feuillesême s’ils sont souvent considérés comme deux plantes différentes, ils sont en réalité deux cultivars différents de la même plante. Un cultivar est une variété de plante (arbres compris) obtenue en culture, généralement par sélection, pour ses caractéristiques réputées uniques.

Le cultivar « chanvre industriel » a été sélectionné pour ses sous-produits et pour sa très faible teneur en substances psychotropes (<0.2% et donc inexploitable à cet effet).

Valorisation des sous-produits du chanvre cultivé.

Connue depuis l’Antiquité, la culture du chanvre était encore très présente en Belgique à la fin du XVIIIème siècle. L’arrivée d’autres fibres textiles (coton, synthétique, …) a marqué le déclin du chanvre au siècle suivant. Il était produit et utilisé par les agriculteurs pour la fabrication des cordages de la ferme, du linge de table et de travail, mais aussi pour l’industrie navale (voile de navires) et textile.

Depuis 2009, la culture du chanvre jouit d’un nouvel essor en Belgique et principalement en Wallonie. Trois de ses sous-produits sont d’ores et déjà mis en oeuvre chez nous : la fibre, la chènevotte et chènevis.

La fibre, aussi appelée filasse, se situe en périphérie de la tige.  Elle est utilisée en papeterie (fibres longues, peu de lignine), comme laine isolante (en sous-toiture, …), dans les composites (lames de terrasses, coques de bateau) et en fabrication de textiles (disparus à l’avènement du coton et des fibres synthétiques).

La chènevotte est la partie ligneuse de la tige de chanvre (la partie centrale). Elle est utilisée en construction ( béton chaux-chanvre – ultra léger et  isolant thermique et acoustique) mais aussi comme paillage (couvre-sol biodégradable) et litière pour chevaux.

Le chènevis, la graine de chanvre, se compose de trois parties : l’épiderme (ou testa), le péricarpe (qui enveloppe l’amande) et l’amande (l’embryon). II est utilisé en alimentation humaine et animale ainsi qu’en cosmétique. Les pêcheurs au coup l’utilisent cuite pour amorcer!

Chrétien de Troyes (1130-1180), poète français, connaissait les tissus de chanvre et en parle dans le roman de Perceval : « … ma bonne grosse chemise de chanvre … ». L’étymologie des termes chèvenotte et chènevis remonte au XIIIème siècle et confirme l’utilisation du chanvre au Moyen Âge. 

Référence : Le chanvre wallon

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